LES CHATS PERCHES DE SAINT CIRQ: JF Vanoy : à propos de la pyrale du buis

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JF Vanoy : à propos de la pyrale du buis

"Madame, Monsieur,

Comme vous le savez, le territoire de Saint-Cirq-Lapopie est directement concerné par la Pyrale du Buis et les dégâts déjà observés l’année dernière ont été encore démultipliés cette année selon une progression constante.

En discutant les uns avec les autres, j’ai remarqué que nous sommes plusieurs citoyens, du village comme du causse ou de la vallée, à nous en inquiéter et à tenter chacun des actions individuelles. Il apparaît également que « Cydalima perspectalis » ou « Glyphodes perspectalis » (noms scientifiques de la Pyrale) s’adapte très bien et semble diversifier ses nidifications en attaquant maintenant également des genévriers ainsi que certaines variétés de vignes. Sans remettre en cause les bonnes volontés citoyennes et le travail effectué par les employés municipaux, il est à l’évidence que les actions sont actuellement désordonnées, parcellaires, et parfois inadéquates. Il en résulte une inefficacité à au moins réguler, à défaut d’éradiquer, la prolifération de cet insecte invasif. Le sujet n’est pas sans conséquence pour nos buis, ce qui n’est pas négligeable de par la place de cette plante dans l’histoire saint-cirquoise ainsi que les références ajoutées par André Breton et ses amis : Buis en « Cercles & Carrés » autour de la Maison Daura.

Mais les conséquences peuvent également impacter le tourisme et l’économie locale liée à celui-ci. En effet, la démultiplication des individus adultes (papillons), qui sont principalement actifs la nuit, devient une gêne croissante pour toutes activités extérieures comme les terrasses éclairées faisant de la restauration. Il n’y a pas pour le moment de traitement radicalement efficace contre la Pyrale, toutefois il existe différents produits permettant de limiter significativement sa prolifération aux différents stades de son existence : 
- pour les oeufs et les larves, traitement par pulvérisation à base de Bacillus Thuringiensis. 
- pour les papillons, des pièges à phéromones. Il y a également certaines méthodes simples pouvant être appliquées bien que moins performantes : 
- « nettoyage » des plantes infectées à l’aide d’un jet d’eau assez puissant ou un jet d’air assez puissant (ce qui justifierait, pour une fois, l’impressionnant nombre de bruyants « soufflants » dans la commune, qui jusqu’à présent ne font que déplacer la poussière !). 
- pièges à lumière. Des solutions plus « mécaniques » sont également possibles : 
- « Peigner » les plantes concernées avec un râteau (par exemple). 
- Protéger les plantes les plus fragiles ou/et le plus contaminées avec des filets. 

Enfin il reste des solutions plus « naturelles » : 
- Moineau domestique, mésange bleue. (ces deux exemples pouvant être favorisés par la mise en place de nichoirs ou/et l’introduction d’individus) 
- Poules (est-ce encore possible dans le village ?). 
- Frelons (à éviter, surtout l’asiatique qui est pourtant son prédateur naturel !). 

Une solution par isothérapie (ndlr : traitement homéopathique) est également à l’étude, mais plus fastidieuse. 

Bien que les buis, même touchés deux fois dans la même saison, puissent repartir après une coupe, et qu’il soit envisageable de remplacer les buis irrécupérables par des variétés plus résistantes (Buis microphylla « Faulkner »), ou des plantes à l’aspect avoisinant (Fusain Euonymus, Chèvrefeuille arbustif Lonicera nitida, Houx ilex crenata), il n’en reste pas moins nécessaire de protéger l’existant et de combattre efficacement la Pyrale. La Mairie de Saint-Cirq-Lapopie en premier lieu, mais idéalement celles des communes limitrophes également, se doit d’avoir un rôle déterminant dans ce combat et de tenir une position fédératrice par son exemple. Cependant, toutes actions ne trouveront leur efficacité que si elles sont coordonnées et appliquées aux moments opportuns. Il semble donc judicieux que les périodes d’utilisations de telle ou telle technique soient communiquées afin d’inviter chacun à y participer à son échelle. La Mairie peut faire le lien entre les informations reçues de l’évolution locale du cycle de la Pyrale et la communication de l’action à mener par chacun en parallèle de celles de la commune.
Je vous remercie déjà de l’attention portée à ce courrier et par avance de la réponse que vous y apporterez. 

Jean-François Vanoy

PS : Cette méthodologie pourrait, et même devrait, être mise en place pour d’autres espèces d’insectes invasifs comme le Frelon asiatique (Vespa velutina), le Moustique tigre (Aedes albopictus), les Chenilles processionnaires (qui sont connues pour les Pins, mais existent également pour les Chênes et parfois les Noyers), le Capricorne asiatique (Anoplophora glabripennis), etc. …
Pour informations complémentaires : 

1 commentaire:

  1. Habitant le Quercy blanc où la pyrale a fait des ravages et où on peut voir les squelettes de buis le long des routes, je me suis battue tout cet été contre ce ravageur. Mes buis très vieux vont plutôt bien, j'ai également de nombreux buis dans des haies sauvages, (au moins 100m) composées d'essences diverses et je peux dire qu'en étant vigilant et positif on peut limiter les dégâts il suffit de traiter au bon moment. Repérer l'arrivée des 1er papillons avec des pièges à phéromones, mettre immédiatement des trichogrammes dans les buis les plus précieux, près de la maison et dans les plus vieux et les plus hauts et ensuite quelques jours après entamer le traitement au bacille, systématiquement. Les petites chenilles qui réussissent à naitre meurent dès leur premier repas. Les feuilles montrent des atteintes de quelques mm rongés qui laissent la feuille verte. Nous avons eu une invasion énorme de papillons en juin dans les tilleuls et j'ai trop tardé pour traiter dans le chemin communal contiguë donc des chrysalides et de nouveaux papillons en Aout. L'an prochain je vais en parler au maire de ma commune,voir s'il peut traiter sinon je le ferais car c'est dans l'intérêt de tous.
    Pour Saint Cirq je suis venue avec des amis qui voulaient visiter Pech merle, Cabreret et St Cirq en juin. J'ai vu quelques papillons, tous les buis du secteur étaient intacts, de même que ceux de la ferme équestre. J'ai donc alerté le responsable de la forêt à Cabreret lui demandant de prévenir la mairie de la présence imminente de pyrale. A St Cirq, j'ai parlé avec une dame du syndicat d'initiative qui m'a renvoyé aux employés municipaux jusqu'à ce qu'elle comprenne que les drôles de chenilles qu'elle voyait sur ses buis dans son jardin étaient des pyrales, elle a réagit en commandant immédiatement sur mon conseil du bacillus et m'a dit qu'elle en parlerait. En rentrant chez moi j'ai envoyé 2 mails à Catherine Marlas élue départementale responsable du secteur environnement et présidente du Parc des causses et du Quercy en lui signalant le problème et lui demandant qu'elle était la position des élus. Aucune réponse à ce jour. Je pense qu'il est vraiment important que dès le mois de mars une information précise à l'échelle départementale soit donnée aux habitants sur les moyens de lutte et que l'exemple soit donné par les communes elles-même. Trop souvent j'ai l'impression que pour beaucoup l'idée dominante est que la pyrale va détruire tous les buis, que c'est une catastrophe mais qu'il n'y a rien à y faire. Je répète encore et encore : Non un buis ne meure pas à la première attaque, Oui il existe des solutions. Dans certaines régions les élus mobilisent les citoyens pour lutter et installer des trichogrammes dans les buis sauvages. Du côté de St Cirq il est important de protéger au moins les sites remarquables et touristiques, il suffit d'une volonté politique déterminée à lutter.

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