Le billet d'humeur de Chatouilleur

Jupiter, Grand Pas-Chat et les truffes

Dans son édition du 18 janvier, la Dépêche du Midi nous a informés de "la discrète soirée d'Emmanuel Macron, jeudi dans le Lot, avant le grand débat".

Il n'en fallait pas plus pour déchaîner toutes les supputations au désormais village préféré du président : mais que diable venait faire Jupiter chez Grand Pas-Chat?

La réponse figure au menu de cet excellent article d'investigation: "Il y a eu de la truffe au menu, évidemment... Ce sont même les miennes, puisque je suis producteur."

Chacun sait depuis la Renaissance que les truffes ont un pouvoir aphrodisiaque. Mais Grand Pas-Chat avait un autre enseignement à monnayer, en échange d'une médaille ramenée tout spécialement dans le Falcon présidentiel. Il instruisait tout simplement son nouveau poulain à l'art de la truffe. 
La première leçon concernait les 8 variétés de truffes issues de sa production, qu'il manipule depuis bientôt 5 ans pour montrer la toute puissance du Grand Pas-Chat. Parmi elles :

• Tuber melanosporum, la truffe noire du Périgord, la préférée parce qu'enfantée au pays, prête à s'associer à toutes les recettes du terroir pourvu qu'elle plaise;
• Tuber aestivum, la truffe blanche d'été, locale aussi mais méprisée car au goût plus léger, désespérément dans l'ombre, rendant tout service dans l'espoir d'un hypothétique relèvement de son statut;
• Tuber mesentericum, au goût amer, délivrant de façon désespérée et pathétique son arôme au Chef cuisinier, mais ne réussissant pas à transcender sa condition de subalterne.

La seconde avait pour objectif d’œuvrer à la mise en marche d'un département encore ancré dans l'ancien monde radical-socialiste. Tous les fidèles étaient réunis afin d'identifier les truffes non compatibles, qui seront priées de retourner à leurs études. Parmi les faux amis à éradiquer: fausses truffes  désormais pestiférées(Elaphomyces granulatus), et truffes manipulées par les puissances étrangères comme Tuber himalayense, Tuber indicum ou Tuber sinense.

L'article de presse nous rappelle aussi que Grand pas-Chat a quitté le parti socialiste fin mai 2018, un an après l'élection présidentielle (!), comme un serre-file chargé de fermer la porte en s'assurant qu'il n'y restait que des truffes de 2ème catégorie.

La Dépêche nous informe que Jupiter s'est reposé incognito sous nos fenêtres, à l'issu de cette étrange soirée.

La télévision nous l'a montré depuis dans la Drôme. Il aurait pu profiter de ce déplacement dans le département voisin du Vaucluse (*), premier producteur français de truffes avec plus de 80% du tonnage commercialisé.

^(*) Le département du Vaucluse est effectivement une terre à forte concentration de truffes et le Lot fait pâle figure en comparaison. Dommage qu'il ne puisse bénéficier de l'expérience de Grand Pas-Chat, louée à Souillac il y a peu par Jupiter.