Les chats ont rencontré Jean-Vincent FERAUD pour en savoir
plus sur les travaux d’élagage réalisés le long du C1, dans la combe qui mène à
Bouziès.
Chat-ours
: Bonjour Jean-Vincent, tu as interpellé le conseil municipal à ce sujet, que voulais-tu exprimer au juste ?
JVF : Comme tous
les riverains de cette route, j’ai reçu un courrier de la commune précisant que
des branches d’arbres surplombaient la chaussée et qu’il était nécessaire de
procéder à un élagage. Le Grand Cahors se proposait de le réaliser gracieusement,
et qu’il convenait pour nous d’évacuer rapidement les produits de cette coupe.
Chat-ours
: Et ce n’est pas ce qu’il s’est passé
?
JVF : Non, les employés
du Grand Cahors.ont élagué très largement au-delà de l’aplomb de la
chaussée. Ils se sont même autorisés à abattre des arbres qui étaient situés
sur les propriétés privées, à 3 voire 4 m du revêtement, sans avoir demandé et
obtenu l’aval des propriétaires. Rien à voir avec ce qu'il se faisait chaque année depuis des lustres et pour lequel je ne disais rien.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj407NSGE0ir_0fte1tgCAIRzOufFqj8RD73vjBY9HbVH2qgqNJ0HUS_QIigKKAXdCHSrH8dfdldq8ldvvHKrngpW670kufvWGP_BnW5M3Ki1POYhzu7NzMza9_bVEVUgCDfmimBh338OLn/s400/WP_20151210_15_41_02_Pro.jpg)
Des branches cela ? En fait, environ 80% des branches ont été broyées, seuls les troncs et les grosses branches ont été débitées, de 50 cm à 2 m, et jetés dans les travers. A chacun de faire chauffer la tronçonneuse.
Chat-ours
: Es-tu satisfait des éléments de
réponse apportés par les membres du conseil
?
JVF : Monsieur le
Maire, je devrais dire, l’ex-Président du Conseil Général, m’a répondu qu’il
était favorable à un élagage conséquent afin de protéger les revêtements qui se
détérioraient avec les feuilles et autres résidus. De plus, a-t-il ajouté,
quand les arbres tombent sur les routes, cela fait beaucoup de travail pour les
employés communaux. Pour lui, accepter cela, c’était une question de « bon
sens » !
Chat-ours
: Qu’as-tu répondu ?
JVF : J’ai pris
acte que Monsieur le Sénateur Maire défendait l’idée qu’on pouvait entrer dans une
propriété privée pour couper du bois. Ce qui, il faut bien l’avouer, est fort
étonnant pour un parlementaire dont le rôle est de voter des lois, et d’un
maire dont le rôle est de les faire appliquer.
De plus, la dégradation de cette route provient plus du
passage conséquent des poids-lourds en surcharge qui, pendant des mois, ont
évacué les produits de l’exploitation forestière – et travaillant même de nuit,
pour éviter la maréchaussée.
Chat-ours
: Que dit la loi exactement, je
suppose que tu t’es renseigné ?
JVF : La loi dit
que les propriétaires, voire les locataires, doivent élaguer les branches qui
surplombent le domaine public et qu’il leur est interdit de planter des
végétaux qui pourraient dépasser une hauteur de 2 m, à moins de 2 m de distance
de la limite de propriété.
Si le propriétaire ou le locataire ne le fait pas, la
collectivité est en droit de demander l’exécution par écrit, au propriétaire,
et si nécessaire, l’exiger par lettre recommandée avec AR en cas de non
réalisation.
Naturellement, un arrêté doit être pris pour garantir
l’égalité de traitement de tous les citoyens.
Chat-ours
: Bernard Valette aussi s’est exprimé ?
JVF : En
effet, il nous a appris qu’ils avaient décidé de modifier le courrier du Grand
Cahors qui leur semblait incompréhensible. D'autre part, il m’a signifié que
j’étais le seul à manifester mon mécontentement, et que lui, qui avait des bois
un peu plus bas, était bien content de n’avoir qu’à ramasser les produits de la
coupe. Il a été jusqu’à dire que c’était scandaleux de se plaindre !
Chat-ours
: Et alors ?
JVF : Et alors,
rien. Je me fous complètement de ce qu’il peut penser. Si je suis le seul à
râler, c’est peut-être parce que je suis le seul à vivre dans cette vallée, et
que c’est mon environnement immédiat que je protège. Déjà, je subis la vue de
la tranchée de la ligne haute tension, si en plus, je dois vivre devant une autoroute,
il faudrait me le dire rapidement.
Ensuite, ce n’est pas parce qu’une personne ne dit rien,
qu’elle n’en pense pas moins. Enfin, je défends aussi les intérêts d’une
indivision car les terrains, situés un peu plus bas, devraient revenir dans notre
foyer à terme.
Chat-ours
: Qu’aurais-tu souhaité entendre ?
JVF : Je pensais
naïvement qu’ils allaient me proposer une rencontre sur place pour évaluer la
situation, et que les délégués seraient intervenus auprès du Grand Cahors pour
améliorer les actions d’élagage futures. Au lieu de cela, j’ai été « jugé »
et « condamné » !
Pour moi, c'est un manque de respect, et j'ai donc décidé de
ne plus serrer la main aux élus municipaux !
Chat-ours
: Il semblerait que cela soit le
début, et que chaque année, certaines voies communales seront traitées de la
sorte ?
JVF : Qui vivra
verra ! moi, je pense que l’entretien de cette route qui a toujours été
assurée financièrement par Bouziès
car elle est leur seul accès possible pour les camions et autocars, a été
demandé par nos voisins. Quand j’ai vu passé, l’été dernier, des autocars à
impérial pour touristes, je me suis dit que les « voyagistes »
allaient réagir. Et comme on le voit depuis un certain temps, nous, les
indigènes, on doit se plier au diktat de la puissance touristique sans broncher !!!
L’hiver passé, j’irai constater si d’autres routes communales
ont été traitées, et je prendrai quelques photos devant certaines propriétés,
histoire de rigoler un peu. Je vous proposerai un « quizz ».
Chat-ours
: Je sens qu'on se dirige vers des conflits à venir, as-tu une solution simple et concrète ?
JVF : Pour moi, la
solution passe par un marquage des arbres à couper, puis l’envoi d’un courrier qui
préciserait qu’en l’absence de contestations, l’abattage se fera à telle date.
Si besoin, une rencontre sur place permettra de trouver un accord.
C’est cela le vrai BON SENS !
On ne peut pas défendre les travaux de la COP21, et accepter
TOUT et n’importe quoi au quotidien ! Un arbre est un arbre, et il
participe à l’écosystème de la planète. On nous culpabilise pour le tri des
déchets, on nous culpabilise pour le gaspillage de l’eau … les petits ruisseaux
font soi-disant des grandes rivières, et là, on doit accepter la coupe
« généreuse » des arbres au profit de l’économie et du tourisme … on
marche bien sur la tête !!!
Chat-ours : On ne peut qu'être d'accord avec toi.
D'ailleurs, un
ami de St Cirq Lapopie n'a t'il pas dit ?
"Je lance devant vous
un appel pour que nous soyons capables de dépasser les intérêts des régions,
des pays, les intérêts qui sont ceux de nos niveaux de développement pour que
nous puissions être à la hauteur de la planète dans son ensemble".
François HOLLANDE au Bourget, le 5 décembre dernier.
François HOLLANDE au Bourget, le 5 décembre dernier.
Pour toi comme pour moi, défendre la planète, cela commence par défendre chaque arbre pied à pied, et nous serons vite
rejoints par d’autres dans cette démarche !
Merci Jean-Vincent pour toutes ces
précisions.
Tous les citoyens ne sont pas dans la force de l'âge, et tous ne possèdent pas des engins pour évacuer et débiter ceux-ci : certains rondins mesurent 60 cm de diamètre.
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