C'est l'événement de l'été !
François Hollande est venu soutenir Grand Pacha à l'occasion de
l'inauguration de la nouvelle mairie. La municipalité du village
préféré des français éprouvait un fort besoin de légitimité.
Elle l'a gagné d'un seul coup de baguette magique présidentiel,
chat-peau bas !
Copinage politique entre deux anciens
présidents de conseils généraux voisins ayant œuvré sur des
dossiers communs (aéroport de Brive - vallée de la Dordogne,
désenclavement routier du nord du Lot - liaison du Lot avec la
Corrèze...) ?
Simple coup de main à un sénateur un
peu essoufflé ces derniers temps ?
Juste retour des choses pour services
rendus ?
Les raisons du déplacement de notre
chef d'Etat ne manquent certainement pas .
Les Chats ont célébré l'événement
à leur façon et vous proposent leur habituel décryptage. Par souci d'objectivité,
nous vous invitons à vous référer au site Internet de la
présidence de la république. Vous y trouverez en particulier le
texte complet de l'allocution qu'a prononcée François Hollande :
Vous pourrez aussi y découvrir les
photos du voyage (en regardant attentivement la
deuxième, vous découvrirez en off la preuve d'une entrevue très
sélective avec la chambre d'agriculture -pourtant non annoncée dans
le programme officiel, mais dans un contexte conjoncturel de grogne
des agriculteurs français-)
Il y a toujours plusieurs lectures
possibles d'un discours. C'est comme en politique. Les soirs d'élection, le plus souvent, tout le monde est content : ceux
qui ont gagné, ceux qui ont perdu car la défaite est moins lourde
que prévue, ceux qui s'inscrivent dans une perspective d'avenir,
etc.
Les Chats ont attentivement lu le
message présidentiel et ont relevé la légitimité appuyée à
leur action. Les extraits ci après nous renforcent dans le sentiment
que le Président s'est adressé autant à nous qu'à l'équipe de
Grand Pacha, en développant en particulier les idées suivantes :
- l'action publique des équipes municipales précédentes est tout aussi respectable, surtout si l'on considère comment les lieux ont été préservés,
- les parkings sont nécessaires … à partir du moment où l'on souhaite recevoir davantage de visiteurs,
- pas d'âme municipale sans habitants vivant sur les lieux,
- besoin de mise en valeur des patrimoines humains et architecturaux,
- légitimité de l'administration pour veiller au respect de certaines valeurs,
- raréfaction des financements publics imposant la rigueur.
Le président nous a même adressé un
clin d’œil en écho à un article précédant sa venue où nous le
remercions par avance de nous apporter un peu de pluie !
Au
final, nous invitons chacun à retenir la conclusion de l'allocution
présidentielle : « vous devez faire vivre ce village avec
les idéaux de la République... et continuez à préserver ce lieu exceptionnel »
Extraits
de l'allocution présidentielle
"Vous
qui vivez ici toute l'année et d'autres qui êtes venus pour une
visite non pas parce que j'étais là mais parce que c'est Saint-Cirq
et que vous vouliez comme moi découvrir - car pour ce qui me
concerne c'est la première fois - le village préféré des Français
et c'est vrai, un des sites les plus beaux d'Europe -puisque vous en
avez parlé- et sans doute du monde.
J'ai
inauguré dans ma vie publique bien des hôtels de ville ou des
mairies, des petites, des grandes qui, à chaque fois, rassemblaient
la population. Car un hôtel de
ville, une mairie, c'est ce qui unit des citoyens qui sont attachés
à ce lieu, à ce symbole de la vie en commun. Nous avons
besoin de nous rassembler. Parfois c'est difficile parce qu’il y a
des conflits qui peuvent nous traverser, parce qu’il y a des
clivages à travers nos sensibilités mais nous sommes la France et
la France n'a jamais avancé qu’unie et rassemblée. Et par les
circonstances [...] il nous faut créer entre nous cette solidarité
indispensable [...].
[...] donc je pourrais vous dire tout le bien que je pense de votre
commune. C'est vrai qu'elle est exceptionnelle. Elle est
exceptionnelle parce que -et je
veux en féliciter les habitants et les équipes municipales
successives- ce lieu a été
préservé, conservé et en même temps travaillé et valorisé.
S’il n'avait pas été préservé, il y aurait des atteintes très
grandes qui auraient été portées à un paysage, à des structures,
à des toits et il n’y aurait pas cette harmonie. Rien n'est plus
beau que l'harmonie : chaque maison prise individuellement peut
paraître banale mais c'est l'ensemble qui fait ce caractère, qui
fait cette force et qui justifie qu'il y ait 700 000 personnes qui
viennent -je ne sais d'ailleurs pas comment mais je sais pourquoi-
jusqu'ici. J’ai compris qu'il
fallait mettre des parkings parce que c'est vrai que c'est la
condition indispensable. J’ai compris aussi que c’était un sujet
controversé, comme toujours, comme partout, mais si vous
voulez être visité et généralement en voiture, mieux vaut avoir
ce type d'équipement.
Vous
avez su également comprendre qu’il ne suffisait pas d'être un
très beau site, un très beau village pour attirer des touristes ;
il fallait d'abord que les
habitants puissent eux-mêmes vivre là et puissent accueillir
d’autres toute l'année, des artistes, des agents qui vont
promouvoir le tourisme, des animateurs et puis aussi attirer des
résidents quelquefois qui viennent de loin, de tous les pays du
monde, ce qui fait que j'ai l'impression ici d'être dans une
conférence internationale, je vous en remercie, Monsieur le sénateur
maire !
Vous
avez compris aussi que vous aviez reçu en héritage non seulement un
patrimoine bâti exceptionnel, mais également un patrimoine humain.
Vous avez évoqué en lisant d'ailleurs un texte d'André BRETON,
cette figure du surréalisme, vous avez évoqué aussi Henri MARTIN
et puis tant d'autres. C'est ainsi que vous
devez mettre en valeur ces patrimoines humains et architecturaux
et faire en sorte que vous puissiez toujours rayonner parce qu'un
site doit être vivant. Un site n'est pas simplement une protection
même si je sais qu'il y a des
agents de l'administration qui veillent à ce que tout soit fait dans
le respect de ce qu'a été l'histoire. Mais vous devez faire
vivre ce site et c'est ce que vous avez entrepris, monsieur le maire,
avec votre équipe municipale, parce que vous avez voulu avec l'appui
des collectivités publiques que vous
avez encore sollicitées ce soir – c'était sans doute la raison de
ma venue – mais vous avez voulu qu’il y ait des
investissements, que les ruelles soient de nouveau faites comme elles
l’étaient dans le passé tout en étant agréables pour le
visiteur. Vous avez voulu que les toits puissent être conservés,
vous avez voulu qu'il y ait des façades qui puissent être également
réhabilitées, vous voulez qu’il n'y ait aucun patrimoine bâti
qui puisse être inoccupé et vous voulez faire en sorte que chaque
ruelle, chaque escalier, chaque maison puisse être en soi une raison
de visite.
Alors,
vous avez sollicité les collectivités publiques, vous avez eu la
décence de ne pas appeler la solidarité de l'Etat sauf à travers
la personne du préfet et qui ne manquera pas de répondre à vos
exigences. Ce qu'il faut néanmoins concevoir pour ces communes qui
sont très particulières puisque ce sont des communes où il y a peu
d'habitants, beaucoup de visiteurs et des investissements
considérables à faire et nous devons donc créer une forme de «
statut », le mot serait mal choisi, mais en tout cas de spécificités
de ces communes parce qu’elles doivent prendre en charge une part
de notre patrimoine et dans les réformes que nous aurons à engager
sur les dotations aux collectivités locales – sujet qui vous est
cher – nous devons faire en sorte que cette spécificité, cette
caractéristique-là puisse être prise en compte parce que vous
devez assurer des investissements et des dépenses qu’aucune autre
commune de même taille ne peut imaginer. Commune de 260 habitants
avec 700 000 visiteurs, avec ces charges très importantes et en même
temps ce souci de l'esthétique. Donc
nous ferons en sorte de vous accompagner.
Qu’est-ce
que je pouvais faire ? En temps de sécheresse, apporter un peu de
pluie ? Une fois encore, vous n’avez pas été déçus de ce
côté-là ! Faire la promotion de votre village, non pas que ma
seule présence y suffirait, vous avez mis en place des outils avec
la région, avec le département et avec la communauté de communes
pour avoir cette ambition-là. Mais de signaler qu’effectivement,
le rôle du Président de la République, c'est de valoriser son
pays, c'est de l'aimer d'abord parce que moi, je n’ai pas pu être
maire de Saint-Cirq-Lapopie, tout le monde ne peut pas avoir le
destin de Gérard MIQUEL. Mais, j'ai voulu être Président de la
République et pour y parvenir, il faut remplir un certain nombre de
conditions - je ne vais pas ici les énumérer pour ne pas susciter
des vocations il y en a suffisamment-, mais parmi ces conditions, il
y en a une qui est plus essentielle que toutes les autres : c’est
d’aimer son pays. [...]. Ce n’est pas toujours notre propre
attitude ; il y a toujours des raisons de contester, de protester ;
il y a toujours des raisons de vouloir se déchirer, se séparer.
Mais si nous ne partageons pas le même amour de notre pays, qui
pourra l'avoir à notre place ?
[...] La mairie, où que ce soit, c'est la République. Et la République,
ce n'est pas simplement des documents qui sont sur les murs, des
affiches, ce n’est pas simplement une devise, c'est aussi un
comportement, la République. Ici, vous faites vivre bien sûr une
histoire qui a commencé bien avant la République, mais vous
devez faire vivre ce village avec les idéaux de la République
et c’est ce que je voulais, ici par cette inauguration, dans ce
lieu magique, avec des personnes qui nous éclairent par leur passage
vous dire : aimez la France, aimez la République et
continuez à préserver ce lieu exceptionnel, ce site unique
qui fait que la France est heureuse d'être en France. Merci !"
Hollande à St Cirq... en vacances ?
RépondreSupprimerGrand Pas Chat n'a-t-il pas commis une bourde en oubliant de mettre à côté de Mado, la buraliste la plus âgée de France (?), Monsieur Vinel, le dernier tourneur sur bois de St Cirq, issu lui-même d''une famille de tourneurs depuis plusieurs générations.
D'ailleurs, avant d'être un village d'artistes, St Cirqn'était-il pas un village d'artisans tourneurs ? Cet oubli est plutôt "desholland", non ?
Apparemment personne n'y a pensé, même si une conseillère municipale est la fille de Monsieur Vinel
SupprimerNe pas arriver à lire un passage du texte d'André BRETON, sans trébucher sur les mots, dénote un manque de sérieux ou de connaissance de l'oeuvre de ce personnage ! "Ce n'est pas bien" de se servir de la notoriété des autres pour soigner son image !!!
RépondreSupprimerCe qui va arriver bientôt, c'est que bon nombre de résidents de notre commune cesse de ne plus "SE DESIRER ICI" !
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