Conformément
aux textes de lois en vigueur, les travaux de la nouvelle Mairie devaient
prendre en compte l’accessibilité des personnes à mobilité réduite.
Comme il
incombe à Monsieur le Maire et ses collaborateurs de faire respecter ces
nouvelles dispositions sur la commune à tous les ERP (Etablissement Recevant du
Public), il était plus que nécessaire de se montrer irréprochables sur cette
question !
D’autant
plus que le Président de la République est venu en personne pour l’inaugurer …
Qu’en
est-il exactement ?
Des
travaux ont bien été faits, nous l’avons vérifié. Les personnes
« handicapées moteur » qui ont une carte d’invalidité peuvent se
garer sur la place du Sombral, si elles en sont informées (les personnes de
passage en sont donc exclus) et surtout si ces emplacements sont laissés libres
…
Ensuite,
elles pourront se rendre à la nouvelle mairie en cheminant le long d’une
nouvelle ruelle, réalisée en pente douce pour la circonstance, puis en
empruntant un ascenseur extérieur qui leur permettront d’accéder au niveau du
secrétariat de mairie ou de l’agence postale selon le besoin.
Tout
cela semble parfait, et tout le monde peut s’en réjouir, sauf si personne décide
d’utiliser ce dispositif.
Nous
nous sommes mis dans la peau d’un handicapé moteur. Bon nous, nous savions pour
l’emplacement de parking, mais nous avons cherché des indications pour trouver
la mairie ou l’agence postale : aucune signalétique.
Nous
avons voulu tester l’ascenseur … il ne fonctionnait pas !
Il
semblerait qu’il faille téléphoner à la mairie pour que quelqu’un amène une
clé. Rien n’indique cette procédure, aucun numéro de téléphone n’est donné et
surtout cela ne marchera que s’il y a une personne présente à la mairie, informée de cette procédure, et aussi que le visiteur handicapé dispose d’un téléphone
portable.
Nous
avons vu aussi l’installation d’un autre ascenseur, et là, nous sommes restés
bouche bée car il relie des niveaux d’étages que les handicapés moteur ne
peuvent pas atteindre … on n’a pas bien compris, mais c’est vrai : nous ne
sommes que des « chats », ignorants et insolents qui ne savent faire
que critiquer !
Si
nous résumons, une personne handicapée ne peut atteindre que le niveau de
l’accueil et encore avec de l’aide et pendant les heures ouvrables. La salle du
conseil, de mariage ou de bureau de vote (au choix) : interdite aux
handicapés ! Le panneau d’affichage OBLIGATOIREMENT consultable par TOUS
les citoyens (nul n’est censé ignorer la loi …) : inaccessible ! Tout
comme la boîte aux lettres « jaune » !
Nous
n’avons pas testé l’entrée dans l’accueil et l’intérieur de la mairie ;
nous le ferons à une autre occasion.
Il
est vrai qu’un parlementaire, lui, connait toutes les lois … donc, nous devions
sortir de notre ignorance pour nous hisser à son niveau.
Que
dit la loi ?
I
- Aujourd’hui, en 2015, la loi tend à éliminer le terme
« handicapé » (GIG ou GIC), et préfère utiliser le terme
« personnes à mobilité réduite ». Ce critère englobe plus de
personnes : les non voyants ou mal voyants, les personnes malentendantes,
les personnes âgées, les femmes enceintes, les mamans avec une poussette ou
avec des enfants en bas âge, les personnes de petite taille ou corpulentes et
aussi les personnes qui ont une déficience physique passagère : déambulant
avec des béquilles, ou en convalescence d’une opération chirurgicale, par
exemple.
II
– Aujourd’hui, les textes précisent une notion nouvelle et
importante : ce ne sont pas les personnes qui sont
« handicapées » mais l’environnement qui créent des
« handicaps ». D’où la nécessité d’engager des travaux pour réduire,
voire supprimer, autant que faire se peut toutes ces difficultés. Les
personnes à mobilité réduite doivent pouvoir se rendre dans tous les lieux
recevant du public y compris les locaux de loisirs, de sports, de culture, etc
… et ceci de manière « AUTONOME » !!!
III
– Autre notion nouvelle et importante : il est demandé d’éliminer les
« handicaps » et ceci, du logement de la personne rencontrant des
difficultés (cela concerne les propriétaires) jusqu’à TOUS les lieux où
elle souhaite se rendre. La chaîne de déplacement doit être accessible dans sa
totalité à toute catégorie de handicap. Elle comprend : le logement, la partie
commune de l’immeuble d’habitation, les trottoirs, les espaces publics, la
voirie, les transports, les établissements recevant du public (ERP), les
installations ouvertes au public (IOP) et les lieux de travail. Si les communes
de moins de 500 habitants (1000 depuis cet été) sont exemptées de tout plan de
programmation de travaux, la loi ne dit pas qu’elles sont dédouanées d’efforts
à réaliser.
En quelques
mots : ce qui a été fait, c’était nécessaire mais c’est encore très loin
d’être suffisant au regard des subventions demandées et perçues. On peut se
demander si l’architecte, le contrôleur technique indépendant du projet qui a
rempli l’attestation finale d’accessibilité (normalement ?) ou la
commission départementale qui aurait contrôlé les installations sont incompétents
ou inféodés au système.
Certains ont clamé que le projet de l’ancienne municipalité était « pharaonique ».
Si on réduit le
cahier des charges en ne faisant les choses qu’en partie … si on expédie le
dossier « office de tourisme » à d’autres, et si on supprime le
logement social … on fait « moins cher », c’est sûr !!!
Bon,
nous, ce qu’on en dit bien-sûr cela vient de « chats » aigris,
incultes et incapables du moindre discernement. Ce n’est pas nous qui votons
les textes de loi … ce qui est sûr, c’est que ce qui est fait servira
d’exemples pour les ERP privés …
En revanche, on savoure d'entendre Gérard Miquel s’exclamer en séance publique (Grand Cahors) : « Ces
normes sont trop strictes et trop coûteuses. Je suis bien sûr d'accord sur la
nécessité d'adapter les lieux d'accueil aux personnes handicapées, mais là je
trouve qu'on exagère. » …
... le mieux est qu’il en parle au Sénateur
Miquel Gérard qui a voté ces textes … lorsqu’ils se rencontreront …
Chat-ours.
Textes de référence :
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