Génération Chats-d'Oc (décryptage du conseil
municipal du 7 Avril 2016)
Le dernier conseil municipal a levé le voile sur une nouvelle facette de Grand Pas-Chat. En donnant la leçon à l'enfant turbulent, qui avait osé crier son indignation, notre dévoué Maire a cru bon d'expliquer que son moteur était l'intérêt général, celui de la commune et celui de ses habitants.
Ça va mieux en le disant ; certains esprits mal tournés ne
l'avaient pas compris jusqu'alors !
Il a aussi clamé son hostilité envers les procéduriers.
Selon le Larousse, est procédurier celui « qui aime la
procédure, intenter des procès ».
Donc, Grand Pas-Chat n'aime pas les procédures, on avait cru le
comprendre.
Toujours selon le Larousse, une procédure constitue « un
ensemble de règles qui doivent être respectées pour la
reconnaissance de certains droits ». Si l'on se reporte au cas
qui nous intéresse, les procédures dont on débattait concernaient
l'application des lois de la République.
Le Sénateur n'aimerait-il pas les lois, alors qu'il est membre de
cette noble institution chargée par les citoyens de définir notre
cadre législatif ?
Le mystère reste entier. C'est un peu l'histoire de celui qui coupe
la branche sur laquelle il est assis.
Peut-être, comme on l'entend parfois, y a t-il de bonnes et de
mauvaises lois ?
Ce n'est pas la vision de l’État, qui rappelle souvent qu'il n'y a
qu'une loi, celle de notre Nation.
Peut-être comme on l'entend aussi souvent, les fonctionnaires
sont-ils alors une plaie de nos institutions, bien payés pour
embêter le monde, qui tentent (sans y réussir bien sûr !) de
donner du sens à leur inutile existence en s'accrochant à des
règlements, et sans faire preuve d'une once d'intelligence, c'est à
dire sans aucune capacité d'interprétation de la loi et de
compréhension des administrés ?
Respectons ce point de vue, mais permettez-moi d'en développer un
autre : et si la procédure n'était vouée qu'à inviter l'entrepreneur à se poser de bonnes questions pour le
mener son projet dans le respect des libertés d'autrui et pour en garantir la
qualité ?
On pourra me rétorquer que tout porteur de projet juge de qualité
ce qui est né de son imagination.
Ainsi, Grand Pas-Chat a t-il pu développer sa conception de la
qualité. Quand il dessine un aménagement et qu'il en assure le
suivi des travaux, le résultat est irréprochable. En témoigne le
nombre de réalisations en cours, et autant de réussites dans le
village préféré des français.
Il n'y a qu'à se promener, il est difficile de ne pas en admirer une
dès que l'on pointe son nez à Saint Cirq Lapopie : nettoyage
de la plage, cicatrices paysagères multiples visibles depuis la
vallée, nouvelle falaise dans le bas du village, superbes
enrochements (toujours remarquablement mis en œuvre), pose de
remblais naturels sur des espaces abandonnés en bordure de la route
départementale du Causse, etc. (il paraît que cette dernière géniale
idée permettra d'obliger les bus à rejoindre les parkings
payants ; honte sur ceux qui ne souhaitent pas verser leur
dîme ! Une telle énergie me fait penser que nos représentants
municipaux sont majoritairement issus de la génération Chats-d'Oc ;
vous savez, ce sont les joyeux drilles qui faisaient des trous pour
utiliser les déblais afin de boucher les trous précédents qu'ils
avaient creusés...)
Pour en revenir à mon propos, on comprend pourquoi Grand Pas-Chat
souhaite se dispenser des procédures. Résumons : tout ce qu'il
fait est beau et profite à l'humanité.
Pas besoin donc de services administratifs pour instruire des
procédures, pas besoin d'un Architecte des Bâtiments de France pour
veiller à la sauvegarde du site, ni d'avis de commissions
spécialisées ! (Au fait le Sénateur s'était vanté d'avoir
été désigné membre de la « commission nationale des
sites » ; je serais curieux de connaître son jugement sur
le fonctionnement et l'utilité de cette vénérable institution.
Rappelons que cette dernière devrait donner son avis sur un certain
nombre d'aménagements du bourg).
Enfin, comme il a pu l'expliquer à l'enfant turbulent, ça permet de
ne pas perdre de l'argent quand on peut en gagner plus vite.
Au final, mon esprit malade s'interroge sur la notion d'égalité.
J'ai rarement observé un «grand» élu ne pas rappeler
comme un leitmotiv, que cette valeur constituait un fondement de
notre République. Nous l'avons tous entendu :« Tous les
citoyens sont égaux devant la loi » (Parfois, j'ai rencontré
des élus qui avaient une vision plus approximative de la loi, mais
il ne s'agissait que de petits élus).
Il conviendrait peut-être d'interroger les Maires des communes
voisines pour s'assurer qu'ils agissent comme le fait Grand Pas-Chat
et qu'ils bénéficient des largesses financières de l’État, de
la Région et du Département, comme lui.
Pour nous, ce n'est pas fini. En
effet, je dois au lecteur une autre information avant de cesser de
l'importuner. Le dossier de la maison Breton va enfin aboutir !
Le projet, dont on n'a toujours pas compris en quoi il consistera,
ne coûtera, selon les estimations, qu'un million et 200 000 euros en
matière d'investissement. Évidemment, comme il se doit, pas
question pour le contribuable saint-cirquois de payer l'addition
(selon le concept des projets qui ne coûtent rien et du principe
bien connu
de la gratuité de l'accès à la culture).
Qu'on
se le dise, le Premier Ministre vient d'ouvrir
un fonds
d’un milliard d’euros pour soutenir l’investissement des
collectivités locales,
et, cerise sur
le gâteau, notre
projet est soutenu par celui qui nous a honoré de sa visite l'été
dernier. Imaginez la suite !
Pour en savoir davantage sur ce mystérieux projet et essayer d'en
imaginer le contour, il suffit de consulter le courrier qu'a adressé
le Premier Ministre aux Préfets, et ses annexes, pour connaître
les règles concernant les projets qui bénéficieront de ce
financement exceptionnel.
On y découvre la nature des projets éligibles, et le rappel de la
règle de plafonnement des aides publiques prévues à l'article L
1111-10 du code général des collectivités territoriales, qui
impose « un financement public minimal à hauteur de 20% »
dans tout projet aidé.
Il paraît que Grand Pas-Chat a évoqué ce point lors du dernier
conseil municipal, mais a interdit qu'on rapporte ses propos. Il n'y
a donc pas lieu de le faire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Cliquer ici pour commenter