LES CHATS PERCHES DE SAINT CIRQ: Appelons un chat, un chat !

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lundi 14 juillet 2014

Appelons un chat, un chat !

La Marseillaise

Le Chat en a marre d'entendre les critiques sur « La Marseillaise » à cause de cette phrase : « Qu’un sang impur abreuve nos sillons ».

Au fond, on ne peut pas reprocher l’ignorance de certains détracteurs, ce devrait être le rôle de l'éducation nationale d’en rappeler le sens lors des fameux cours d'éducation civique.

Avant de dire beurk, c'est quoi ça, c'est raciste, c'est méchant, blablabla, il faudrait savoir ce que cela veut dire ...

Alors explications de texte : à l'époque ce qu'on appelait le sang pur, c'était le sang des « Nobles » qui seuls pouvaient prétendre à des fonctions d'officiers dans l'armée. Lors de la révolution et notamment de l'attaque des Autrichiens, les « Nobles » se sont enfuis, il ne restait donc que des sangs impurs, par opposition au sang pur, qui était celui des « gens du peuple » qui prenaient les armes pour combattre l'envahisseur.

Et les sillons, ce sont les tranchées creusées un peu partout dans la campagne et les champs lors des sanglantes batailles.

"Qu'un sang impur abreuve nos sillons" signifie donc que c'est notre sang impur, à nous le peuple, qui nourrira nos terres.

En aucun cas, il ne s'agit du sang de l'ennemi. On peut reprocher beaucoup de choses à la Marseillaise, notamment son esprit guerrier, mais pas le sang impur, désolé pour les incultes ...

Chat-ours.




A l'origine chant de guerre révolutionnaire et hymne à la liberté, la Marseillaise s'est imposée progressivement comme un hymne national. Elle accompagne aujourd'hui la plupart des manifestations officielles.

L'histoire

En 1792, à la suite de la déclaration de guerre du Roi à l'Autriche, un officier français en poste à Strasbourg, Rouget de Lisle compose, dans la nuit du 25 au 26 avril, chez Dietrich, le maire de la ville, le "Chant de guerre pour l'armée du Rhin".

Ce chant est repris par les fédérés de Marseille participant à l'insurrection des Tuileries, le 10 août 1792. Son succès est tel qu'il est déclaré chant national le 14 juillet 1795. Interdite sous l'Empire et la Restauration, la Marseillaise est remise à l'honneur lors de la Révolution de 1830 et Berlioz en élabore une orchestration qu'il dédie à Rouget de Lisle. La IIIème République (1879) en fait un hymne national et, en 1887, une "version officielle" est adoptée par le ministère de la guerre après avis d'une commission.

C'est également sous la IIIème République, le 14 juillet 1915, que les cendres de Rouget de Lisle sont transférées aux Invalides.

En septembre 1944, une circulaire du ministère de l'Education nationale préconise de faire chanter la Marseillaise dans les écoles pour "célébrer notre libération et nos martyrs". Le caractère d'hymne national est à nouveau affirmé dans les constitutions de 1946 et de 1958 (article 2).

L'auteur Né en 1760 à Lons-le-Saunier, Claude-Joseph Rouget de Lisle est capitaine du génie mais a mené une carrière militaire assez brève. Révolutionnaire modéré, il est sauvé de la Terreur grâce au succès de son chant. Auteur de quelques romances et opéras, il vit dans l'ombre sous l'Empire et la Restauration jusqu'à son décès à Choisy-le-Roi en 1836.

La partition

En quelques semaines, l' "Hymne des Marseillais" est diffusé en Alsace, sous une forme manuscrite ou imprimée, puis il est repris par de nombreux éditeurs parisiens. Le caractère anonyme des premières éditions a pu faire douter que Rouget de Lisle, compositeur par ailleurs plutôt médiocre, en ait été réellement l'auteur.

Il n'existe pas de version unique de la Marseillaise qui, dès le début, a été mise en musique sous diverses formes, avec ou sans chant. Ainsi, en 1879, la Marseillaise est déclarée hymne officiel sans que l'on précise la version, et un grand désordre musical pouvait se produire lorsque des formations différentes étaient réunies.

La commission de 1887, composée de musiciens professionnels, a déterminé une version officielle après avoir remanié le texte mélodique et l'harmonie.

Le Président Valéry Giscard d'Estaing a souhaité que l'on revienne à une exécution plus proche des origines de l'œuvre et en a fait ralentir le rythme. C'est aujourd'hui une adaptation de la version de 1887 qui est jouée dans les cérémonies officielles. Parallèlement, la Marseillaise a été adaptée par des musiciens de variété ou de jazz.




Précisions utiles (le chiffre renvoit dans le texte ci-dessous)
1 - Pendant la révolution, on s’adresse indifféremment à tous sous les termes de citoyen et de citoyenne, pour bien marquer l’égalité et l’abolition des privilèges.
2 - Mouvement violent de passion qui nous met hors de nous-mêmes (Littré).
3 - L’antique esclavage : celui d’avant 1789.
4 - Sous-entendu : les autres peuples sont obligés par leur roi de combattre la France.
5 - Général attaché à Louis XVI, Bouillé a organisé la fuite de la famille royale, rattrapée à Varennes le 20 juin 1791.
6 - Le vers vise les aristocrates émigrés qui combattent avec les ennemis.
7 - Ce couplet, rajouté dès 1792, n’est pas de Rouget de Lisle.
8 - Ici la carrière des armes.

1er couplet
Allons enfants de la Patrie,
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie,
L'étendard sanglant est levé, (bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans vos bras
Egorger vos fils, vos compagnes !
Refrain
Aux armes, citoyens, (1)
Formez vos bataillons,
Marchons, marchons !
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons !
2e
Que veut cette horde d'esclaves,
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers dès longtemps préparés ? (bis)
Français, pour nous, ah ! Quel outrage
Quels transports (2) il doit exciter !
C'est nous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage ! (3)
3e
Quoi ! Des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! Ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers ! (bis)
Grand Dieu ! Par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !
4e
Tremblez, tyrans et vous perfides
L'opprobre de tous les partis,
Tremblez ! Vos projets parricides
Vont enfin recevoir leurs prix ! (bis)
Tout est soldat pour vous combattre,
S'ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux,
Contre vous tous prêts à se battre !
5e
Français, en guerriers magnanimes,
Portez ou retenez vos coups !
Epargnez ces tristes victimes,
A regret s'armant contre nous. (bis) (4)
Mais ces despotes sanguinaires,
Mais ces complices de Bouillé, (5)
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère ! (6)
6e
Amour sacré de la Patrie,
Conduis, soutiens nos bras vengeurs
Liberté, Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (bis)
Sous nos drapeaux que la victoire
Accoure à tes mâles accents,
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !
7e
ou  couplet des enfants (7)
Nous entrerons dans la carrière (8)
Quand nos aînés n'y seront plus,
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus (bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil,
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre 




5 commentaires:

  1. Bravo, car beaucoup ignorent ou ignoraient, jusqu'à ce jour.

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  2. Une explication sans mépris aurait été bienvenue...

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    1. Perso, j'accepte tout point de vue mais je ne comprends pas : du mépris pour qui ? pour quoi ? ... je parle de ceux qui critiquent sans savoir et surtout qui n'ont pas cherché à savoir. On doit au moins se renseigner un minimum avant ; pour notre part, c'est ce que nous essayons de faire, et nous cherchons toujours à le faire encore mieux. Toujours sur le métier, on remettra notre ouvrage !

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  3. "ignorance", "incultes" ...C'est une très bonne chose d'expliquer à ceux qui ne l'ont pas saisi le sens des paroles de la Marseillaise mais pourquoi les mépriser ?

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    1. ... encore une fois, il n'y a pas de mépris dans nos propos mais une expression contre les DETRACTEURS qui critiquent sans prendre le temps de s'informer (merci de relire l'article) : les mots "ignorance" et "inculte" ne sont pas du tout diriger vers ceux qui ne savaient pas ... mais vers ceux qui ne savent pas et qui critiquent !

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