La Marseillaise
Le Chat en a marre d'entendre les critiques sur « La Marseillaise » à cause de cette phrase : « Qu’un sang impur abreuve nos sillons ».
Au fond, on ne peut pas reprocher l’ignorance de certains détracteurs, ce devrait être le rôle de l'éducation nationale d’en rappeler le sens lors des fameux cours d'éducation civique.
Avant
de dire beurk, c'est quoi ça, c'est raciste, c'est méchant, blablabla, il
faudrait savoir ce que cela veut dire ...
Alors
explications de texte : à l'époque ce qu'on appelait le sang pur, c'était le
sang des « Nobles » qui seuls pouvaient prétendre à des fonctions
d'officiers dans l'armée. Lors de la révolution et notamment de l'attaque des
Autrichiens, les « Nobles » se sont enfuis, il ne restait donc que
des sangs impurs, par opposition au sang pur, qui était celui des « gens
du peuple » qui prenaient les armes pour combattre l'envahisseur.
Et
les sillons, ce sont les tranchées creusées un peu partout dans la campagne et les
champs lors des sanglantes batailles.
"Qu'un sang impur abreuve nos
sillons" signifie donc que c'est notre sang impur, à nous le peuple, qui
nourrira nos terres.
En
aucun cas, il ne s'agit du sang de l'ennemi. On peut reprocher beaucoup de
choses à la Marseillaise, notamment son esprit guerrier, mais pas le sang
impur, désolé pour les incultes ...
Chat-ours.
Chat-ours.
A
l'origine chant de guerre révolutionnaire et hymne à la liberté, la
Marseillaise s'est imposée progressivement comme un hymne national. Elle
accompagne aujourd'hui la plupart des manifestations officielles.
L'histoire
En
1792, à la suite de la déclaration de guerre du Roi à l'Autriche, un officier
français en poste à Strasbourg, Rouget de Lisle compose, dans la nuit du 25 au
26 avril, chez Dietrich, le maire de la ville, le "Chant de guerre pour
l'armée du Rhin".
Ce
chant est repris par les fédérés de Marseille participant à l'insurrection des
Tuileries, le 10 août 1792. Son succès est tel qu'il est déclaré chant national
le 14 juillet 1795. Interdite sous l'Empire et la Restauration, la Marseillaise
est remise à l'honneur lors de la Révolution de 1830 et Berlioz en élabore une orchestration
qu'il dédie à Rouget de Lisle. La IIIème République (1879) en fait un hymne
national et, en 1887, une "version officielle" est adoptée par le
ministère de la guerre après avis d'une commission.
C'est
également sous la IIIème République, le 14 juillet 1915, que les cendres de
Rouget de Lisle sont transférées aux Invalides.
En
septembre 1944, une circulaire du ministère de l'Education nationale préconise
de faire chanter la Marseillaise dans les écoles pour "célébrer notre
libération et nos martyrs". Le caractère d'hymne national est à nouveau
affirmé dans les constitutions de 1946 et de 1958 (article 2).
L'auteur
Né en 1760 à Lons-le-Saunier, Claude-Joseph Rouget de Lisle est capitaine du
génie mais a mené une carrière militaire assez brève. Révolutionnaire modéré,
il est sauvé de la Terreur grâce au succès de son chant. Auteur de quelques
romances et opéras, il vit dans l'ombre sous l'Empire et la Restauration
jusqu'à son décès à Choisy-le-Roi en 1836.
La partition
En
quelques semaines, l' "Hymne des Marseillais" est diffusé en Alsace,
sous une forme manuscrite ou imprimée, puis il est repris par de nombreux
éditeurs parisiens. Le caractère anonyme des premières éditions a pu faire
douter que Rouget de Lisle, compositeur par ailleurs plutôt médiocre, en ait
été réellement l'auteur.
Il
n'existe pas de version unique de la Marseillaise qui, dès le début, a été mise
en musique sous diverses formes, avec ou sans chant. Ainsi, en 1879, la
Marseillaise est déclarée hymne officiel sans que l'on précise la version, et
un grand désordre musical pouvait se produire lorsque des formations
différentes étaient réunies.
La
commission de 1887, composée de musiciens professionnels, a déterminé une
version officielle après avoir remanié le texte mélodique et l'harmonie.
Le
Président Valéry Giscard d'Estaing a souhaité que l'on revienne à une exécution
plus proche des origines de l'œuvre et en a fait ralentir le rythme. C'est
aujourd'hui une adaptation de la version de 1887 qui est jouée dans les
cérémonies officielles. Parallèlement, la Marseillaise a été adaptée par des
musiciens de variété ou de jazz.
Pour en savoir plus : http://eduscol.education.fr/cid55237/la-marseillaise.html
Précisions utiles (le chiffre renvoit dans le texte ci-dessous)
1 - Pendant la révolution, on s’adresse
indifféremment à tous sous les termes de citoyen et de citoyenne, pour bien
marquer l’égalité et l’abolition des privilèges.
2 - Mouvement violent de passion qui nous met hors
de nous-mêmes (Littré).
3 - L’antique esclavage : celui d’avant 1789.
4 - Sous-entendu : les autres peuples sont obligés
par leur roi de combattre la France.
5 - Général attaché à Louis XVI, Bouillé a
organisé la fuite de la famille royale, rattrapée à Varennes le 20 juin 1791.
6 - Le vers vise les aristocrates émigrés qui
combattent avec les ennemis.
7 - Ce couplet, rajouté dès 1792, n’est pas de
Rouget de Lisle.
8 - Ici la carrière des armes.
1er couplet
Allons
enfants de la Patrie,
Le
jour de gloire est arrivé !
Contre
nous de la tyrannie,
L'étendard
sanglant est levé, (bis)
Entendez-vous
dans les campagnes
Mugir
ces féroces soldats ?
Ils
viennent jusque dans vos bras
Egorger
vos fils, vos compagnes !
Refrain
Aux armes, citoyens, (1)
Formez vos bataillons,
Marchons, marchons !
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons !
2e
Que
veut cette horde d'esclaves,
De
traîtres, de rois conjurés ?
Pour
qui ces ignobles entraves,
Ces
fers dès longtemps préparés ? (bis)
Français,
pour nous, ah ! Quel outrage
Quels
transports (2) il doit exciter !
C'est
nous qu'on ose méditer
De
rendre à l'antique esclavage ! (3)
3e
Quoi
! Des cohortes étrangères
Feraient
la loi dans nos foyers !
Quoi
! Ces phalanges mercenaires
Terrasseraient
nos fiers guerriers ! (bis)
Grand
Dieu ! Par des mains enchaînées
Nos
fronts sous le joug se ploieraient
De
vils despotes deviendraient
Les
maîtres de nos destinées !
4e
Tremblez,
tyrans et vous perfides
L'opprobre
de tous les partis,
Tremblez
! Vos projets parricides
Vont
enfin recevoir leurs prix ! (bis)
Tout
est soldat pour vous combattre,
S'ils
tombent, nos jeunes héros,
La
terre en produit de nouveaux,
Contre
vous tous prêts à se battre !
5e
Français,
en guerriers magnanimes,
Portez
ou retenez vos coups !
Epargnez
ces tristes victimes,
A
regret s'armant contre nous. (bis) (4)
Mais
ces despotes sanguinaires,
Mais
ces complices de Bouillé, (5)
Tous
ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent
le sein de leur mère ! (6)
6e
Amour
sacré de la Patrie,
Conduis,
soutiens nos bras vengeurs
Liberté,
Liberté chérie,
Combats
avec tes défenseurs ! (bis)
Sous
nos drapeaux que la victoire
Accoure
à tes mâles accents,
Que
tes ennemis expirants
Voient
ton triomphe et notre gloire !
7e
ou couplet des enfants (7)
Nous
entrerons dans la carrière (8)
Quand
nos aînés n'y seront plus,
Nous
y trouverons leur poussière
Et la
trace de leurs vertus (bis)
Bien
moins jaloux de leur survivre
Que
de partager leur cercueil,
Nous
aurons le sublime orgueil
De
les venger ou de les suivre
Bravo, car beaucoup ignorent ou ignoraient, jusqu'à ce jour.
RépondreSupprimerUne explication sans mépris aurait été bienvenue...
RépondreSupprimerPerso, j'accepte tout point de vue mais je ne comprends pas : du mépris pour qui ? pour quoi ? ... je parle de ceux qui critiquent sans savoir et surtout qui n'ont pas cherché à savoir. On doit au moins se renseigner un minimum avant ; pour notre part, c'est ce que nous essayons de faire, et nous cherchons toujours à le faire encore mieux. Toujours sur le métier, on remettra notre ouvrage !
Supprimer"ignorance", "incultes" ...C'est une très bonne chose d'expliquer à ceux qui ne l'ont pas saisi le sens des paroles de la Marseillaise mais pourquoi les mépriser ?
RépondreSupprimer... encore une fois, il n'y a pas de mépris dans nos propos mais une expression contre les DETRACTEURS qui critiquent sans prendre le temps de s'informer (merci de relire l'article) : les mots "ignorance" et "inculte" ne sont pas du tout diriger vers ceux qui ne savaient pas ... mais vers ceux qui ne savent pas et qui critiquent !
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