Que veut dire être de gauche aujourd’hui ?

La Liberté, la Démocratie, le Social et l’Ecologie
... sont les principales valeurs mises en avant par la Gauche. Quand  les idées et les valeurs de Gauche sont majoritaires en France, pourquoi ne les applique-t-elle pas quand elle détient le pouvoir ? 

Rappel de l’Histoire :

Le 28 août 1789, les députés, opposés à la monarchie absolue, se placent à gauche du président de l’Assemblée Nationale pour faciliter le décompte, ainsi naissent les notions de Gauche et de Droite en politique.

A la fin du X1Xe siècle apparaît la misère sociale dans le monde ouvrier. Les injustices et les inégalités éclatent. En réaction au capitalisme triomphant et à la bourgeoisie arrogante, l’aspiration à de meilleures conditions de vie se développe. Les partis de Gauche soutiennent ces revendications ; ils représentent et défendent la classe ouvrière. La Gauche, alors, propose une alternative au capitalisme : le « Socialisme ».

« L’avènement du Socialisme sera comme une grande révélation religieuse » dira Jaurès.

Il y aura 1936 et le Front Populaire, les années de guerre et la Résistance face à l’occupant nazi, le combat contre le colonialisme, et tout près de nous, en 1971, le « Programme Commun de gouvernement » qui amènera à la victoire de la Gauche en 1981.

Au XXIe siècle, les valeurs du Capitalisme gagneraient-elles sur celles du Socialisme ?

La Gauche a toujours représenté le changement, le mouvement, le progrès, l’espérance … Mais aujourd’hui l’image de la Gauche est floue et perçue comme négative, elle est toujours ANTI (anti-capitaliste, anti-libérale, anti-mondialisation, …).

Lorsque les militants de gauche ne font plus référence à la rupture avec le capitalisme,  encore moins à la lutte des classes, alors, que reste-t-il du Socialisme ? Lorsque des militants de gauche s’associent avec des soutiens de la droite afin de privilégier les intérêts individuels au détriment de l’intérêt collectif, cela n’entraîne-t-il pas une confusion dans l’électorat ? Y a-t-il encore une réelle différence entre la Gauche et la Droite ?

La Gauche est donc à redéfinir. L’avènement d’une société entièrement socialiste ne semble plus être le grand dessein de la Gauche ; alors, doit-on encore lutter pour le Socialisme ? Le Socialisme a été galvaudé, avili, déshonoré au fil des politiques mises en œuvre ; mais il représente toujours plus qu’une histoire pour des millions de personnes. Il représente l’espérance de vivre un jour dans un monde meilleur.

Avec la décentralisation, l’état a délégué de nombreuses responsabilités aux collectivités locales. Les collectivités locales sont des lieux de contre-pouvoir, des vitrines de ce que peut être une politique de Gauche. Là, plus qu’ailleurs, la dérive est possible, il manque des garde-fous et le temps des « Seigneurs » peut revenir facilement. L’ensemble de la Gauche doit donc y mener une bataille idéologique afin de surveiller les faits et gestes de ses leaders.

Un homme est toujours fragile, il peut facilement tomber dans l’excès, avec sa fierté et son orgueil quand il ne pense qu’à soigner son image !

  « Devant l’évolution du Monde et de la Société, comment raison et enthousiasme garder ? » (Jean Jaurès).

Avant, l’Homme craignait les grands fléaux, mais ça, c’était avant … aujourd’hui, l’angoisse de l’avenir se nourrit des problèmes réels que chacun ressent. Le chômage, la précarité, le pouvoir d’achat, l’intégrisme religieux, l’insécurité, la mondialisation, la pollution et l’environnement, toutes ces questions sont ressenties comme des menaces. Ces angoisses se traduisent par une demande de toujours plus de protection.

Dans le même temps, les conditions de vie s’améliorent nettement chez une partie de la société, mais stagnent ou régressent chez l’autre. Beaucoup trop de personnes meurent de faim ou de froid, et des centaines de milliers vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Cette société anxiogène et déséquilibrée - misère insupportable face au culte de l’argent-roi - est dangereuse pour les Libertés et la Démocratie ; elle fait le lit du pouvoir personnel et d’un soi-disant Homme providentiel (femme ?), sauveur suprême.

L’avenir de la Gauche doit se situer dans l’élaboration d’un projet de société qui s’inspire des préceptes de Jaurès, sur l’effort, le mérite, la Nation qu’il faut lier avec la Paix, l’Egalité, la Fraternité, la Justice et la Laïcité.

Etre de Gauche en 2014, cela pourrait être :

- partager un passé et un avenir, des objectifs, des principes et des valeurs communes, une certaine vision du respect de la dignité de la personne humaine.

- tenir compte des mutations, écouter et s’adapter constamment aux nouvelles demandes et aspirations de tous nos concitoyens ; les faire participer à la réflexion commune. 

- croire et œuvrer pour l’avènement d’une société plus équilibrée ; faire passer l’humain avant le financier, l’intérêt du plus grand nombre avant l’intérêt de quelques uns.

- ne pas avoir un regard axé uniquement sur notre intérêt local, mais regarder beaucoup plus loin.
- assurer les moyens d’existence et le vivre ensemble à tous, afin de mieux préparer le futur pour l’eau, l’énergie ou simplement un air respirable.

- accepter de se remettre constamment en question, de revoir ses façons d’agir et de penser et choisir l’équilibre avant toute chose, penser qu’il vaut toujours mieux convaincre qu’imposer.

- garder son sens critique, ne pas s'attacher définitivement à un leader mais rester vigilants au quotidien face à ses actions et à ses paroles.

 - être attentif à la morale et à l’honnêteté intellectuelle de ses représentants. Exemple : quand ils prônent le non-cumul des mandats en janvier 2014 (loi votée), il serait judicieux qu'ils le mettent en pratique en mars 2014, sinon où est le respect de la parole ?

Jaurès, encore lui, disait : « la Gauche, le socialisme, ne doit pas servir seulement une classe sociale mais la Nation et l’Humanité » …

... allez, chiche !

Et si, à St Cirq Lapopie, on se plaçait nous aussi à gauche de notre Edile ? 

Chat-ours